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jeudi 25 septembre 2014

La vie est un long Trail, pas tranquille...





  La vie ne serait-elle pas l'un de ces sentiers, déroutants, au profil en dents de scie ? Un encéphalogramme, où sur les sommets s'effeuilleraient un instant les délices, avant que subitement, telles des larmes, entre nos doigts ils se glissent. Après tout, nul n'est à l'abri ! Un petit rien, voire un grand tout, et nous voilà du jour au lendemain en équilibre sur le faîte, à la croisée des chemins. Le cœur suintant l'agonie dans une main, la tête ensevelie dans l'autre; n'être plus qu'un pantin impuissant chahuté dans la tempête. En faut-il plus pour inspirer ces conflits, entre un corps et son esprit ? Je veux parler, pour être plus précis, de ces supplices engendrer par les assauts de ces kilomètres de trop.  Non, je ne pense pas...

  Alors, nous y voilà, dans ce même pétrin. Et cela, que l'on soit jeté dans l'arène du destin, un ballot entre les mains, effrayé en sursaut par cette porte qui se claque dans notre dos ; ou sciemment sur ce chemin, affublé d'un sac sur le dos, un dossard nerveusement froissé entre les mains.

  Se retrouver acculé, tel le gibier cerné par les chiens, et tenter l'ultime espoir du deal d'un instant de répit. S'agenouiller, le front dans la poussière ou les mains jointes (ô ferveur), pour troquer ces fluides salés qui fuient nos  regards et suintent de nos cœurs contre un peu de ce nectar aux parfums de bonheur.

Puis attendre... le dos courbé, les yeux timidement levés, pour finalement, ne rien voir.

Dites donc ! Le Bon Dieu ne serait-il pas en retard ?

Espérer au moins la foudre et plisser les yeux en étirant lentement son majeur vers le haut...

Mais en vain.

  Le corps intact sans le moindre bobo, n'avoir d'autre choix que celui de concevoir ce trait d’orgueil de n'être que notre seul espoir. Décider de choir ou d'avancer. De n'être qu'instrument ou musicien. Choisir ou subir son propre destin. Voyons voir, entrons dans l'ultra et tractons la prose un peu plus loin :  accepter de n'être qu'instrument, et choisir celui dit "à vent", car ce ne sera que d'un peu de souffle dont il aura besoin pour fonctionner. Alors, que l'on se nomme Beckett ou Jornet, c'est de cela qu'il nous faut, du souffle... et un peu de courage pour se lancer au milieu de ces partitions aux accords nuancés. Du courage, oui ; cette capacité de faire un pas là où d'autres reculeront de trois. Le "courage", qui en décontraction de mot se muerait en "cœur à l'ouvrage" pour une relaxation de nos maux.
Ainsi, munis, de souffle et de courage, les talons aveuglés par le ravin ; résoudre cette équation en une seule option « AVANCER », pour en deviner la fin. Une impulsion primitive, une force de l'esprit. Un pas vers l'avant, pour ne pas faillir, pour effacer le précédent, et insuffler le suivant. Qu'importe la méthode, le geste et sa beauté, même si courir ou marcher est toujours plus commode que de ramper. Avancer envers et contre tout, jusqu'à la fin, et ne craindre que d'être à l'arrêt, crucifié dans la boue, à seulement quelques pas,quelques heures d'un bonheur certain.

Car avant c'est... une histoire qui est à présent terminée.

Et devant, l'espoir d'une nouvelle ligne d'arrivée.

                                                                                                                   Gribouille
                                                                                                          Des Mots dans la Sueur


 

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