- Si en ce lieu bien précis, que sont tes latrines, où le plus souvent tu poses ton séant,
se trouve toute une pile de magazines envahis de bipèdes galopants.
- Si dans un escalier tu ne peux t'empêcher de t'incliner et d'accélérer ton pas sur la
pointe de tes pieds, tel un chamois sur les rochers, en te disant qu'au fond, les
escaliers, toi comme moi, nous ne les montons pas, nous les grimpons.
- Si sur la route, le museau collé à la vitre, toi aussi tu te dis qu'il doit être agréable de
courir ici ou là, sur ce sentier ;ou encore de faire le pitre à aller et venir, tel un chien
de berger, sur ces pentes bien raides que l'on aperçoit au bord des champs, et qui
s'enfoncent dans ces forêts.
- Si toi, l'homme, mâle de son état, tu connais l'importance de deux petits bouts de
sparadrap et d'une crème passer aux bons endroits...
- Si enfiler une paire de chaussettes et glisser tes pieds dans tes baskets sont des
actes méticuleux, qui ne peuvent être faits dans un même geste ; tel le laçage de
tes lacets qui ressemble plus à l'emballage d'un objet précieux.
- Si ton évier et le compartiment à légume de ton frigidaire contiennent autant de
bidons, de poche à eau que de couverts, de poireaux, de verres ou de poivrons.
- Si tel un oignon, la montre accrochée à ton bras ressemble à un tableau de bord, et
que sans appréhension de la hauteur, elle te donne l'orientation, clignote, vibre et
sonne, avec l'heure en option.
- Si pour toi il n'y a rien de ridicule à s'affubler de bas sur les mollets, d'un ersatz du
bandana sur le front et de courir avec des bâtons, que tu trouves tout cela très utiles,
et que pour toi, après tout, le ridicule ne tue pas !
- Si tu sais conjuguer le fait de manger pour mieux courir avec celui de courir pour
mieux manger, et que grâce à cela jamais à te priver tu n'auras.
- Si pour toi, la Kro, le saucisson, et les Tucs sont bien plus que des aliments d'apéro.
- Si à cette passion tout le monde tu veux convertir, et que courir sur ton passage
devient une contagion.
- Si au plus profond de ton être tu sais qu'il ne pourra se passer un jour ou une semaine
sans courir des kilomètres.
- Si pour toi, bien t'habiller, c'est porter un jean, la paire de running la moins crottée,
et l'un de ces tee-shirts en lycra,celui que tu n'a porté que deux ou trois fois.
Mais attention ! Toujours bien accorder: jaune en haut et jaune au pied...
- S'il t'est devenu physiquement aussi important de respirer pour vivre et courir, que
de mentalement courir pour vivre et respirer.
Alors sache que tu n'es pas Seul, et que nous sommes là, avec Toi, prêts à te
soutenir dans ce combat.
Tu es Notre ami, et nous t'invitons à venir en parler avec nous.
Moyennant une modeste participation, et un effort de ta part pour devant nous
confesser ton addiction, nous pourrons t'accompagner, et ensemble nous
TRIOMPHERONS!
Ceci était un communiqué des Endorphinomane Anonyme.
Tenue correcte exigée pour tout accès.
(Lycra et baskets prohibés)
Gribouille
Des Mots dans la Sueur
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